Il est de notoriété publique que les dictatures aiment la propagande et le polissage de leur image. Celle
de Lomé ne faisant pas exception, est connue pour dépenser des milliards dans des cabinets de communication, de relation publique, de lobbying ou encore des médias avec l’argent du contribuable
togolais. Dans cette optique, tout média ou journaliste qui ose la critiquer se voit sévèrement puni.
Les journalistes togolais en savent quelque chose. Certains sont aujourd’hui en exil.
Fidèle à la forfaiture,
l’un des bras armés de Faure Gnassingbé, pour la censure, la HAAC (Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication ndlr) a, dans l’après-midi du lundi 16 juin 2025, procédé à la suspension des deux
chaines de France Média Monde : RFI et France 24.
Les deux médias internationaux sont suspendus pour trois mois et selon la HAAC : « cette mesure fait suite à des manquements répétés déjà signalés et
formellement rappelés, en matière d’impartialité, de rigueur et de vérification des faits ». On peut se poser la question de savoir ce que la HAAC appelle par « vérification des faits » dans ses reproches. La question mérite d’être posée puisque ce groupe est en partenariat avec les radios nationales et la HAAC elle-même. Le groupe apporte beaucoup aux hommes et femmes de médias du Togo, dans le secteur public de surcroit. La question est légitime d’autant plus que selon le journaliste Zeus AZIADOUVO,
patron du journal Liberté, « La Radio France Internationale (RFI) du Groupe France Médias Monde qui
exploite aussi France24 et Monte Carlo Doualiya, une radio émettant en Arabe, a signé des conventions
avec la HAAC.
Dans le cadre de cette convention, le Groupe verse chaque année 5 millions de francs CFA à la HAAC. » On peut légitimement se demander qu’est-ce qui crée aujourd’hui cette discorde entre les intimes d’hier. Quand on connait le fonctionnement d’une dictature, on peut aisément comprendre sans
surprise ce qui sous-tend cette suspension.
Rfi et France 24 auraient certainement refusé de passer sous
silence les nombreuses atteintes aux droits de l’Homme dont le régime actuel s’est rendu coupable ces
dernières semaines. Et, avec les dictatures, cela se paye cash. De nature, une dictature, quand on ne le
la sert plus, elle vous met au garage ou elle vous fout en prison ou vous pousse en à l’exil. Le Général
Katanga ou encore le demi-frère de Faure Gnassingbé, Kpatcha en savent quelque chose. Ce n’est pas
Massina YOTROFEI, Titikpina et le général Gnonfam qui diront le contraire. Pitang Tchalla, Kokou Tozoun
et Tidjani, depuis leurs tombes, sont certainement entrain de hocher leurs crânes.
L’accord Rfi-France 24 avec le Togo devient quoi pendant ces trois mois de suspension ? Selon Zeus,
toujours sur sa page Facebook dans le même post du lundi 16 juin, « pendant la durée de cette
convention (5 ans renouvelable), le Groupe est tenu de recevoir deux missions de la HAAC, tous frais
payés : transports, hébergement et restauration partielle. En outre, RFI soutient beaucoup les radios
publiques Radio Lomé et Kara sur le plan technique et en termes de renforcement de capacités. » La
convention serait-elle toujours d’actualité ? Les organismes togolais recevant des financements de la
part du Groupe dont font partie les deux médias suspendus continueront-ils de percevoir ces aides ?
Une chose est certaine. Le régime de Lomé aux abois, ne sachant plus à quel saint se vouer, mieux à quel
diable se confier, met les pieds dans les plats. Sa chute est inéluctable puisque désormais, la jeunesse
togolaise est dans les rues et prévoit manifester pour trois jour du 26 au 28 juin. Déjà, à partir du 23
juin, une désobéissance civile est lancée par les organisations de la société civile et les partis de
l’opposition. Faure Gnassingbé qui a déjà fait vingt ans au pouvoir et qui, sur les conseils d’Alain Foka, a
supprimé les élections pour mourir au pouvoir, doit exterminer tous les Togolais s’il veut toujours
s’accrocher au pouvoir.