Le Train de la liberté togolaise : # 1 – Naissance et But !

1 mois ago
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Dans le monde multipolaire du 21e siècle, tout est mouvement, tout est action. Du Cap au Caire, de Mogadiscio à Dakar, les africains bousculent l’ordre des choses. Ils bousculent l’ordre établi par les systèmes naguère intouchables. Ils ont passé le cap de la simple survie ; le présent n’est plus la seule préoccupation des peuples africaine, le futur est à l’ordre du jour. Les africains se lancent en conjecture, pour déterminer ce que seront leur peuple dans un demi-siècle après eux. Les états tissent des liens pour améliorer le quotidien de leur population, et les souffrances des peuples quand ils remarquent les efforts et préoccupations pressantes de leurs dirigeants à rechercher des remèdes à leurs problèmes socio-économiques, trouvent déjà même un baume apaisant, du fait que leur leader se soucient d’eux, avant même que les solutions ne soient trouvées. Un marché a-t-il brûlée au Ghana ? Promptement le gouvernement ghanéen engage le projet de reconstruction du marché en moins d’un mois. Les agriculteurs burkinabés font -il face au problème des conditions climatiques aléatoires ? Promptement le gouvernement burkinabé prend à bras le corps le problème, et répond aux soucis d’infrastructure agricole de leur peuple. Au Maroc, le gouvernement a mis en place déjà des centres d’accueil préventifs pour anticiper d’éventuels tremblement de terre selon les prévisions et montée récente de la magnitude. Et le Togo ? Les simples pluies arrivent bientôt, comme toujours depuis des décennies, mais rien n’est fait, et rien ne sera fait ; « Ils vont nager et boire le jus naturel de la boue des pluies, mixée aux matières fécales des égout et des caniveaux », dit le gouvernement togolais…

Et le train du Togo est toujours à l’arrêt, à l’arrêt depuis ce jour noir du braquage de notre train, le train de la liberté. Sylvanius Olympio était à bord de ce train cette nuit-là. Il en dirigeait même l’équipage. Oh ! Le train togolais, qu’il était beau !  Son premier Wagon était l’indépendance, l’indépendance la plus franche de l’Afrique. Il y’avait le wagon des hôpitaux, le wagon des écoles, et même un wagon entier dédié à la monnaie nationale. Ce wagon-là en particulier n’a pas du tout plus aux braqueurs de route, et ils l’assassinèrent…

C’était le train de la liberté togolaise. Son allure impétueuse et son élan majestueux dessinaient l’avenir du Togo comme un eldorado sous les tropiques, un pays de beaux hospices. Nous y étions joyeux, radieux tels des astres, puisqu’on ne craignait rien, et nous savions que nos ressources nous appartiennent. On festoyait nos lauriers d’indépendance dans le train, on se débarbouillait d’eau pure, parce que les cadavres n’étaient pas dans les lagunes, ni dans les rivières, ni les puits d’eau à boire.

Or le père de l’indépendance avait inclus tout le monde dans le train, ses pires ennemis qui le félicitaient en face pour les exploits qu’il accomplissait, et grinçaient des dents contre lui en son absence. Ils comploterent des projets coupables. Il n’était pas méfiant, était innocent, puisqu’il ne cherchait du mal à personne. Il a étudié, il s’est battu humainement, il a acquis la science de l’économie, il a renoncé à son confort personnel qui lui ferait pousser des joues s’il avait accepté le commerce de catins politiques que faisaient la plupart des diplômés de son époque. Il a préféré l’inconfort du train national pour que tous les togolais trouvent leur place dans la vie nationale, alors qu’il pouvait aller au confort d’un jet privée personnel lourd de facture. Et il comprit que son peuple le Togo ne pouvait s’émanciper dans la dette que lui font reconnaitre les puissances coloniales. Alors il décida de payer toutes les prétendues dettes togolaises, pour que le Togo notre pays prenne enfin son destin entre ses propres mains. C’est le train de la liberté. Le Togo brillait de mille feux, les enfants en ce moment du train rayonnaient même en harmattan quand sur les chemins d’école ils chantonnaient gaiment la marche républicaine légendaire. Les Papas étaient respectés quand ils prodiguaient l’éducation civiques aux jeunes. Les femmes étaient doublement belles, beauté divine, car elles avaient encore ce grain naturel de beauté que seul peut procurer la liberté et et le pouvoir de choisir.

Mais Hélas le rêve fut bref, et mes yeux coulent des larmes. O Togo ! Que n’as-tu pas légué dans ce bas-monde à tes fils et filles, pour que mon peuple meure de faim, les talons desséchés, que tes vieillards soient contraints de faire des courbettes et quémander leur pain du jour, leur peau collant sur leur os !

Le train fut brutalement arrêté une nuit, lorsque tous les passagers à bord fêtaient encore la victoire de la monnaie naissante. On dansait dans le train, on sautillait de joie, on se racontait nos lauriers, nos intelligents hommes et femmes, nos belles mamans plus braves que dix hommes ordinaires. C’est un membre du train, Gnassingbé Eyadema, aux talents de Judas Iscariote qui porta le coup fatal cette nuit du 13 Janvier 1963. Ce brute s’est donné l’agréable nom d’Etienne, quand tout en lui n’aspire qu’à être Judas Iscariot. Telle une bande de chiens vagabonds, lui et ses semblables habitués aux sangs versés, firent irruption au wagon conducteur. Ils se saisirent de Sylvanius, le trainèrent hors du local par leurs mains rugueuses, un coup violent porté à sa nuque pour le mettre à genou, et là, devant l’embrassade qui allait garantir la monnaie du train, il l’exécutèrent à bout portant, comme un bélier sur l’autel d’un sacrifice immonde…

Jour de malheur,  jour de deuil, jour sans nom

Terre heureuse, Terre bénie, Pays de renom

Ces moments comme une éternité dans nos mémoires

Mémoires qui en l’avenir ne peuvent plus croire

Et tes enfants continuent de verser des larmes

Sur tes hauts plateaux, sur tes collines sans armes

LE BUT DU TRAIN

A cette ère de la démocratisation réelle des peuples, où les africains ne veulent plus seulement se contenter du cachet occidental sur ce qui est démocratie et ce qui ne l’est pas, les africains libres du temps moderne sont confrontés à la nécessité d’inventer leur propre chemin. C’est l’idée longtemps soutenue par Sylvanius Olympio lorsqu’il affirmait  » La nuit est longue, mais le jour vient … »  Il veut bâtir une nation libre. Mais le chemin vers l’aéroport des nations libres n’est pas sans péril. C’est un chemin semé d’embuches, puisqu’il faut traverser de brulants déserts aux serpent avares comme les Paul Adedje, les Kokoroko, Pascal Bodjona, Innocent Kagbara, Christian Trimua, Gilbert Bawara. Oui il faut traverser des jungles mystérieuses aux carnivores impitoyables comme les Yark Dermane, Koura Agadazi, ces colonel Massina, ces Blaise Bododi, Christian Trimua, ces Awade, ces juges barbares, Abass Kaboua, ces députes odieux, ces sénateurs infâmes, ces milices d’UNIR… Le chemin vers l’aéroport des élections libres et transparentes est périlleux ; et c’est la raison d’être du train. Quand le Train traverse le désert, même les épines sur les sables pures aux argiles lourdes sont balayées vers les abimes. Quand il traverse la jungle, les gazelles sont saisies d’admiration « Le train de notre liberté passe « , les buffles s’arrêtent et observent, les zèbres et les antilopes oublient à l’instant leurs prédateurs quotidiens. Le roi de la jungle lui-même est saisi d’effroi, le regard figé de terreur, il rassemble ses lionceaux ; ils se tapissent sous les herbes, effrayés, ébouriffés par les grondements de ce colosse mécanique qui rugit plus que dix milles colonies de lionnes affamées.

C’est le train de la liberté. Impétueux et imperturbable, il avance. Son but est unique ; conduire mon peuple à l’aéroport des élections libres et démocratiques.
Le partis politiques sont dans leur Toyota, leur Jeep, leur Prado, parce qu’ils privilégient leur propre confort au-dessus des besoins de tous. Leurs voitures personnelles ne peuvent prendre que eux et leur famille. C’est ainsi qu’il est devenu une formule au sein du parti UNIR  » C’est nous seuls, notre parti et nos familles, quant à vous, vous pouvez aller crever ».
Chers amis, chers frères, chers sœurs, chers parents, en mémoire de Sylvanius Olympio, délaissons pour un moment nos partis politiques, et démarrons le train de la liberté, pour que tous ait leur place dans ce combat. L’avion ne le fera pas, on n’a pas le contrôle dans les airs. Le bateau ne le fera pas, le nord en serait exclu.
En ce 2025 notre train doit redémarrer à nouveau, c’est le train de la liberté ….

A Venir prochainement …

Le Train de la liberté togolaise : # 2 – Le parcours !

Le Train de la liberté togolaise : # 3 – Les obstacles !

Le Train de la liberté togolaise : # 4 – Le  wagon des abeilles !

Le Train de la liberté togolaise : # 5 – La prise de Lomé 2 !

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